
L'idée a germé en début du mois de juin lorsque j'ai rencontré un samedi matin dans la galerie d'un grand centre commercial. Elle se trouvait dans le hall avec une magnifique Ferrari F458 Italia rutilante pour une séance de promotion de ses stages de pilotage.
Intéressé, j'engageais la conversation et nous avons discuté une bonne demi-heure sur différents sujets de l'actualité automobile sportive.
J'avais vraiment envie de faire un tour avec cette magnifique supercar et l'occasion se présentait le dimanche 23 juin sur l'Anneau du Rhin où il restait quelques places en fin d'après-midi. Je réfléchis, certes pas longtemps, puisque le lendemain de notre rencontre, nous échangions quelques mails pour officialiser ce stage de pilotage. Condition: Qu'elle soit ma monitrice! Ce qu'elle accepta...
Les semaines qui suivirent furent mises à profit pour étudier, à l'aide d'autres vidéos similaires, le tracé de l'Anneau du Rhin. Un mélange d'excitation et d'appréhension m'envahissait chaque jour qui passait...
Nous voilà donc en cette journée du dimanche 23 juin qui s'annonce ensoleillée mais pas trop chaude. Tant mieux! Nous sommes arrivés, avec ma petite femme, sur le circuit vers 15 h 30 et direction du cabanon où Patricia a établi ses quartiers. Elle me reconnaît et me mit à l'aise de suite, en me souhaitant bienvenue et en me demandant si j'étais prêt! Oui, je l'étais avec un peu de pression mais sans l'avouer vraiment...
Puis suivirent les formalités d'usage, l'inscription et bien sûr le paiement. Enfin, je sortis faire le tour de la beauté qui m'attendait sur le parking juste à côté.
16 h 30, début du briefing avec les moniteurs, vidéo-séance de rappels sur les techniques de pilotage, trajectoires, freinages, tenue du volant et attitude sur la piste car nous ne serons pas seuls sur l'Anneau. Beaucoup d'informations me sont familières mais ce n'est pas le cas de tous les participants, la conduite sur circuit est bien sûr très différente de celle sur la route. Merci GT...
17 h 00, début du stage. Je vois partir les premiers pilotes. La pression monte encore un peu plus, je sympathise avec d'autres moniteurs en parlant de GT.
17 h 40, Patricia me réveille : "Allez! En piste...", je mets mon casque de moto. Pratique pour éviter de mettre une charlotte...
17 h 45, je m'installe à bord. Le volant et la planche de bord sont magnifiques, seconde salve d'explications pour me donner les dernières consignes et me demander en rigolant si je connais le système des palettes au volant. Heu! Je réponds?
Démarrage. J'appuie sur le gros bouton rouge "Engine Start" sur le volant! Quel bruit!
C'est parti! Je rentre sur le circuit pour 6 tours.
Tour 1 (2'18"), consacré à préciser quelques points particuliers, je dois donc l'exécuter avec une allure réduite! J'appuie un peu, le bruit est déjà magnifique.
Tour 2 (1'51"), je me lâche un peu plus, c'est parti, la cavalerie est lancée, 6 à 7 000 trs/min pour changer les rapports car la zone rouge est prohibée et il y a beaucoup de couple. Normal, ce n'est pas un jeu et il faut préserver la longévité du moteur. Patricia me met en confiance...
Tour 3 (1'52"), encore un peu plus de tours moteur, c'est bon les 570 poneys qui hurlent derrière et un 4x4 en bout de ligne droite puis une monoplace qui me dépasse dans ce tour...
Tour 4 (1'48"), encore des tours moteur et 220 km/h en bout de ligne droite. Jouissif! Et dépassement de la monoplace, non mais!
Tour 5 (1'45"), on entend bien vraiment le moteur hein! Mon dieu, que c'est bon, ça pousse tout le temps! 230 km/h... et j'enfume une Porsche avec un papy à l'intérieur, c'est dimanche!
Tour 6, Patricia me pousse un peu plus dans mes limites en bout de ligne droite, les 240 km/h sont presque atteints et ça freine fort. Elle me motive encore et c'est la fin de la belle aventure en terminant derrière une Porsche au ralenti pour rentrer aux stands. Je lui dis "Déjà! T'es sûr?" et "Pourtant, je n'ai fait que deux tours!". Elle rit...
Eh non! L'expérience s'achève maintenant. Je rentre au ralenti, c'est terminé. La belle s'éteint, je suis heureux et triste à la fois de me séparer de ma monture.

"Alors?" me demande Patricia. Je lui réponds, en retirant mon casque un peu mouillé:
"Ouffff! Quel pied! Qu'est que ça pousse et freine fort! Magique, magnifique, les superlatifs me manquent, vous en avez de la chance..."
Retour sur le parking, je croise ma femme qui rit de voir des étoiles dans mes yeux et je lui rétorque: "La prochaine fois, c'est ton tour de prendre le volant et tu verras!"
Petite séance de vidéo pour visionner ma performance et en souvenir, j'achète la clé USB de ma séance. Patricia demande également une copie pour elle aussi, ce qui me fait plaisir à entendre, pour compléter sa galerie vidéo et montrer à ses futurs clients. Petit verre avant de se quitter et surprise lors de la remise de diplôme par Patricia, la bise et un superbe livre sur Ferrari en cadeau.
Le retour avec ma voiture? Pénible, ça n'avance pas une 308, non pas une Ferrari GTB mais une Peugeot, bon d'accord le cabriolet a aussi son charme! Voilà les potos le récit de cette inoubliable journée. Je n'ai que deux mots à dire: A refaire...
Merci de m'avoir lu les pilotes.
