[SuperGT] Revivez Grand Valley !

Bonjour à tous les pilotes, membres du staff et invités qui s'apprêterait à lire ces lignes. Je suis Jean-Pierre Solli, chroniqueur sportif et j'ai proposé mes services pour permettre à chacun d'avoir un regard sur ce championnat, en apprenant éventuellement à connaître des pilotes que vous n'avez encore jamais rencontré mais qui pourront croiser votre route, d'ici la fin de la saison, avec la valse des promotions/relégations.
Cette chronique vous raconte le détail des trois courses qui ont vu s'opposer les pilotes du groupe B, sur le circuit de Grand Valley. Afin de permettre un récit fluide de tous les faits de course, j'ai pris la décision d'utiliser les noms des virages de ce tracé.







Lorsque les pilotes du groupe B s'élancent pour cette séance qualificative, celle qui fera tomber le premier verdict, les trajectoires sont propres, les incidents peu nombreux. A les regarder tourner, on jurerait presque qu'ils ne cherchent pas la performance. Après deux boucles lancées, les premiers chronos tombent : 1'44'0 en échauffement pour Pagsa et sa NSX, Toche et Adrien le talonnent mais seul Toche s'approche des performances de la Honda au volant de sa Nissan GTR. 1'44 se mue rapidement en gros 1'43, puis un tout petit 1'43'0 signé Pagsa que nul n'approchera, même en rêve, à l'exception de Toche et sa GTR qui se place, en qualifications, dans la même seconde. Cette année, la Nissan GTR a été lesté par la fédération, suite au constat de ses impressionnantes performances en 2011. Récemment revu à la baisse, ce lest handicape certes légèrement la performance intrinsèque, mais il occasionne surtout une usure mécanique plus prononcée, spécialement en termes de pneumatiques. Les rumeurs de paddock prétendent, en cette mi-saison, que l'astuce consisterait à judicieusement placer le lest afin d'intervenir sur la répartition des masses et d'obtenir ainsi une voiture plus adaptée au tracé que tout ce dont pourra disposer la concurrence. Au termes de cette séance d'essais, trois pilotes se partagent la même seconde (1'43'0 pour Pagsa et Toche, Adrien un peu en retrait) puis les deux Lexus, également dans la même seconde (1'44) suivies, dans l'ordre, par Forain (Nissan) Slider (Honda) Lovergnat (Honda) Juan Manuel (Honda) et Mikahail (Toyota) lequel, qualifié en un gros 1'45 parvient à se placer à moins de trois secondes de la pole. Nous avons donc, dans ce groupe B, dix pilotes rassemblés dans un intervalle d'environ 2 secondes et demi aux qualifications, ce qui permet de présager des courses animées.
Un premier regard sur la grille de départ, et l'on en peut qu'être frappé par la présence, côte à côte, des deux GTR de l'équipe YMS Yellow Hat, respectivement qualifiées deuxième et troisième. Les deux Lexus SC430 en embuscade, juste derrière, se font également remarquer bien que celles-ci n'appartiennent pas à la même écurie. La blanche et rouge du team Denso est pilotée par Whale alors que Marco défendra les couleurs de la branche « prestige » de Toyota au volant de la Tom's Petronas blanche et verte – une écurie qui, pour rappel, n'engage qu'une seule voiture cette saison.
La seconde moitié de la grille est occupée par la GTR du team Calsonic, pilotée par Forain, et qui par sa seule présence ici prouve que les Nissan sont très bien, malgré leur lest, sur ce tracé de Grand Valley. S'en suivent trois Honda NSX, des teams Takata (Slider) Epson (Lovergnat) et ARTA (JuanManuel) et enfin Mikahail, seul pilote Toyota en lice dans l'actuel groupe B.
Les feux s'éteignent ! Alors que deux des trois GTR perdent immédiatement du terrain, les Lexus abordent le double droite Goodyear côte-à-côte. Pagsa sur sa NSX prend le large, talonné par Adrien sur la GTR du team Yellow Hat, et Whale sur la Lexus Denso prend l'avantage sur Marco, son rival de chez Tom's Petronas. Les premiers incidents surviennent bientôt : Slider (NSX Takata) et Forain (GTR Calsonic) abordent les « s » Porsche côte-à-côte, et quand Slider qui pense être devant referme sa trajectoire, les deux pilotes se touchent, et partent simultanément brouter de l'herbe sur la partie gauche de la piste. Ils repartent derrière. Un peu plus loin sur le circuit, quasiment au même moment, Toche, sur GTR Yellow Hat, touche la Lexus de Marco et part à la faute dans l'épingle Damon Hill, laissant passer Lovergnat sur NSX. Alors que Pagsa, en tête, a décroché les wagons et file devant au passage de la ligne, trois outsiders viennent à sa suite dans un mouchoir : Adrien, remonté par Whale à l'aspiration, lutte tout le long du virage Goodyear et s'incline à l'entrée des S Porsche, cédant sa seconde place. Marco, en embuscade, se tient prêt et guette l'erreur. Toche a repris le meilleur sur Lovergnat et occupe la cinquième place alors que derrière, Mikahail et Lovergnat se livrent une lutte sans merci qui ravira les spectateurs et durera jusqu'au drapeau à damiers. Marco rétrograde à la dernière place suite à une erreur de trajectoire : il sort à haute vitesse dans les S Porsche, rattrape poussivement sa Lexus et la perd à la réaccélération dans Damon Hill. Il sera imité, au même endroit, par JuanManuel, un moment plus tard. Slider et Forain, à la lutte, se livrent une belle bataille qui tourne à l'avantage de la GTR bleue dans le quatrième tour, quand Slider négocie de manière hasardeuse la portion Takata.
Alors qu'aux avants postes, Whale tient la dragée haute à Adrien, Toche a rejoint le duo d'outsiders et vient jouer les trouble-fêtes. Une vue embarquée tournée vers l'arrière sur la Lexus Denso permet d'apprécier, au cinquième tour, la touchette entre les deux GTR du team Yellow Hat : Adrien positionné à l'offensive sur l'extérieur (virage Goodyear) est tapé par Toche, entré trop vite à la corde. La Lexus en profite pour s'envoler, les GTR perdent le contact et terminent aux troisième et quatrième places. Quelques secondes derrière, Lovergnat et Mikahail, comme des chiffonniers sur cette fin de course, se livrent à un duel des plus spectaculaires et assurent respectivement une cinquième et une sixième place, à quelques millièmes, alors que Forain, remonté septième, suivi par Marco et Slider passent le drapeau à damiers dans un mouchoir, à quelques dixièmes de leurs prédécesseurs. JuanManuel assure quant à lui une dernière place, payant le prix fort de sa figure dans les S Porsche.

Cette deuxième étape des rencontres Super GT, cette année, est tout à fait singulière : les derniers partent en premier, et on s'arrête une fois pour changer de type de gomme. En pratique, cela paraît simple et la messe sonne pratiquement comme si elle était dite à l'avance. Il serait une grossière erreur d'en avoir la certitude avant l'extinction des feux.
Pôle position, du coup, pour JuanManuel et sa NSX ARTA. Marco le secondera sur la première ligne. La seconde ligne sera occupée par deux pilotes apparus comme rivaux sur la course sprint, à savoir Forain sur GTR et Slider sur NSX. Deux autres rivaux, à couteaux tirés dans la sprint, occuperont la troisième ligne, à savoir Mikahail et Lovergnat. Derrière, on trouve les deux GTR du team Yellow Hat, suivis par Whale sur Lexus et Pagsa en NSX Raybrig, qui s'est montré très « facile » lors de la course sprint.
Les feux s'éteignent, et on se rue vers la cruelle sélection par l'adrénaline que le premier virage ne manque jamais d'opérer. Si Marco, Mikahail et Forain profitent de la situation, Slider et JuanManuel perdent quelques places. Derrière, on assure le passage, on guette l'erreur. Le premier tour est relativement sage, alors que le second voit les Honda NSX montrer les dents, même si Slider et JuanManuel se montrent sur la retenue. Le troisième tour de cette étape est résolument le temps fort de cette manche : Pour préserver sa troisième place et contenir Mikahail, Slider négocie Goodyear avec optimisme et ouvre sa trajectoire. Une roue dans l'herbe envoie sa NSX en toupie. Première Honda à faire les frais de ce terrible virage. Lovergnat, sur NSX lui aussi, assiste à la scène aux premières loges et tente d'assurer, mais il met lui aussi une roue dans l'herbe, évitant de justesse le tête à queue. Il perd cependant de précieuses places, laissant passer JuanManuel et les deux GTR YMS. En caméra embarquée sur la NSX Epson, on voit JuanManuel accélérer trop vivement et perdre sa NSX en sortie du Goodyear. Et de trois. Pagsa tente une attaque sur Toche dans ce même virage, par l'extérieur. Une roue dans l'herbe au freinage désabilise sa NSX qui menace de partir en équerre à gauche : contrebraquage, le mouvement de pendule s'amplifie et Pagsa part en toupie dans l'autre sens, finissant dans le bac à sable. Et une quatrième NSX à faire les frais du Goodyear. Toche sort indemne de ce tohu-bohu mais, placé à la corde, doit lever le pied pour éviter la NSX ARTA en perdition. Adrien, sur l'extérieur, saisit sa chance et passe sans coup ferrir. Quand à Whale, bon dernier à l'amorce du Goodyear, il évite de justesse la NSX ARTA en perdition et sort du virage juste devant Toche. Hiérarche bouleversée d'une manière spectaculaire dans cette course : alors que les pilotes sont encore tous dans le T1, le classement a été transfiguré.
Marco (Lexus) est talonné par Forain (GTR) puis vient Mikahail (Toyota) Adrien (GTR) Lovergnat (NSX) le moins malchanceux de tous les pilotes Honda pour le moment, suivi de Whale (Lexus) et Toche (GTR). Les pilotes Honda meurtris ferment la marche à plusieurs secondes dans l'ordre suivant : JuanManuel (ARTA) Slider (Takata) et Pagsa (Raybrig).
Mikahail, sur sa Supra, est avalé par les sataniques « s » Porsche et succède à Marco et JuanManuel sur la liste des victimes de cette portion très dangereuse : sa Supra lui échappe et vient taper le mur à droite, puis à gauche, et rétrograde à la septième place. Dans l'opération ses pneumatiques sont sauvagement dégradés, et la Supra devient visiblement très difficile à contrôler.
A l'épingle Damon Hill, Lovergnat passe d'une manière un peu optimiste et mord le gazon à l'extérieur, concédant sa cinquième place à Whalenap. Les pneumatiques de la NSX Epson sont déjà pratiquement usés à 50% à ce stade ; ceci explique peut-être cela.
Au passage de la ligne, ce qui était une file indienne courte et compacte est devenu un long ruban étiré, bariolé et irrégulier : Marco, sur Lexus Petronas, mène toujours la danse avec une avance appréciable sur la GTR Calsonic, la meilleure des Nissan à ce stade, sur cette épreuve. A quelques secondes, on trouve Adrien sur GTR YMS, lui même devançant Whale sur Lexus, à la lutte avec Toche, au volant de l'autre GTR YMS. Lovergnat tente de raccrocher les wagons derrière Toche, mais vainement au vu de l'état de dégradation avancée de ses pneumatiques. Mikahail, derrière, se bat toujours pour conserver sa septième place et surtout pour conserver sa Supra sur la piste : là aussi, les pneumatiques commencent à montrer de sérieux signes de fatigue. A la huitième place, Pagsa se fait piéger dans les « S » Porsche et s'offre exactement la même figure que Marco et Juan Manuel dans la manche sprint. Immobilisé dans l'herbe, il laisse passer JuanManuel et Slider. Condamnées à balayer la piste par des pneumatiques prématurément usés, les NSX semblent s'apprêter à passer aux stands afin de repartir sur des gommes saines.
A l'amorce du tour 5, la course s'est bien décantée et très peu de pilotes restent au contact l'un de l'autre. Lovergnat est aux stands, imité par Slider, lequel a fini de détruire ses pneumatiques en partant en toupie dans le premier des virages de la chicane Rive Droite, à la sortie du troisième tunnel. Mikahail, pratiquement sur les jantes, choisit de retarder son arrêt et commet là, vraisemblablement, une erreur stratégique. Il s'arrête au sixième tour, alors que Toche l'a précédé dans cette démarche, imité par Pagsa et JuanManuel. Quatre pilotes n'ont pas encore effectué leur arrêt obligatoire, et choisiront de ravitailler au septième tour : dans l'ordre, Marco, Forain, Adrien et Whale. En sortant du stand, ils rencontrent Toche qui, lancé à pleine vitesse, se glisse juste devant Adrien. Toche, malheureusement, partira à la faute en mettant gaz trop lourdement à Falaise, et laissera passer Adrien et Whale dans l'aventure. Quelques belles manœuvres, plus loin, sont à saluer : Lovergnat dépassé par Pagsa dans ce tour, à Damon Hill, puis passé à Rive Droite par Juan Manuel. Mention spéciale pour le dépassement de Slider sur Lovergnat, à Goodyear, dans le tour 9. Les deux derniers tours seront menés sans heurts.
On pourra conclure cette chronique sur l'excellente performance de Marco au volant de la Lexus Petronas, qui s'offre là sa première victoire au terme d'une course menée de main de maître. On ne passera, de même, pas à côté de la très belle opération de l'écurie Calsonic, avec une GTR bien menée par Forain jusqu'à cette deuxième marche du podium. Egalement, la lutte entre l'écurie Denso et l'écurie YMS qui s'est amorcée lors de la manche sprint et s'est magistralement poursuivie dans cette manche pit. Enfin, la triste destinée des Honda sur cette épreuve restera probablement dans les annales de ce circuit dont l'exigeance est désormais pleinement avérée.


Dix pilotes, vingt-cinq tours. Les paris sont ouverts, faites vos jeux. Alors que les deux premières étapes de cette manche ont déjà permis de voir se dessiner une ébauche de hiérarche, tout reste à faire et nous arrivons à l'instant précis où il ne faudra pas ménager ses efforts. Pagsa s'est montré extrêmement rapide en sprint, et Marco a brillé par sa régularité. L'écurie Yellow Hat a montré qu'elle était sur tous les fronts, ainsi que la Lexus du team Denso. En demi-teinte sur la sprint, l'équipe Calsonic a elle aussi rappelé qu'il faudrait composer avec elle. Enfin, si les NSX ont globalement payé le prix fort dans la course pit, elles partiront aux avant-postes. Quant à l'équipe Cerumo Toyota, elle s'est montré régulière et opportuniste dans ces deux premières étapes.
Le premier quart de cette course longue est placé sous le signe de la prudence : à l'exception de Mikahail qui commet une belle erreur à Damon Hill et détruit ses pneus dans l'opération, seul Slider (second au quatrième tour) aborde la portion Takata avec imprécision et concède quelques places. Le pire reste à venir pour lui, au tour suivant il perd sa NSX à Goodyear et visite le bac-à-sable, passant dernier. Cet incident a fortement défavorisé Marco, alors quatrième, qui se retrouvera bon dernier. Toche perdra aussi un peu de terrain, alors que Whale et Forain profitent de l'occasion pour grapiller du terrain.
Premiers pit-stops au terme de ce tour 6 : Lovergnat, Toche et Slider passent en pneus moyens alors que Mikahail opte pour un train de pneus durs. Tous les autres rentrent dans le tour 7 pour monter les pneus moyens, à l'exception de Whale sur Lexus Denso qui rentre au terme de la huitième boucle. Il passe lui aussi en pneus moyens.
Quelques incidents mineurs à déplorer d'ici la mi-course : nous sommes au neuvième tour et Pagsa assoit son avance en creusant l'écart. Adrien et Toche, toujours dans un mouchoir, luttent pour la deuxième place. Loin derrière, Lovergnat sur sa NSX, accuse un retard certain sur les deux Nissan YMS, et il est remonté petit à petit par Juan Manuel, lui-même talonné par Forain. Dans Goodyear, alors que Whale reprend la piste, JuanManuel freine tôt et Forain le percute, ils sortent tous les deux et Whale en profite pour passer à la corde, s'ocrtoyant au passage la cinquième position. Slider, à moins de dix secondes, est talonné de près par Marco. Mikahail ferme la marche, handicapé par ses pneus durs qui ne permettent pas d'attaquer. Lovergnat perd le contrôle dans Takata et laisse passer Whale, JuanManuel et Marco. Un retour en piste cahotique et un brin fébrile lui fait perdre à nouveau le contrôle, et ce sont Slider et Marco qui le passent juste après le virage de la Falaise. Petite faute également, au onzième tour, de Forain qui aborde l'épingle Damon Hill avec optimisme et passe dans le sable, ouvrant la porte à JuanManuel. A mi-course, fin du tour 12, Toche s'arrête à la surprise générale et monte un nouveau train de pneus moyens.
A mi-course, la dimension stratégique de cette épreuve apparaît plus nettement et on voit s'arrêter, au treizième tour, trois pilotes alors chaussés de pneus moyens : Pagsa, Adrien et Forain. Ces trois pilotes nous permettent de déduire qu'ils abordent cette fin de course sur un rythme rapide, en gommes tendres, et qu'il leur reste de ce fait un arrêt à effectuer d'ici le drapeau à damier.
Un point sur le classement, au quatorzième tour, permet d'y voir plus clair, avec entre parenthèses le type de pneus actuellement monté sur la voiture, ainsi que le nombre d'arrêts ravitaillement déjà effectués.
Pagsa (T-2) Whale (M-1) JuanManuel (M-1) Marco (M-1) Toche (M-2) Adrien (T-2) Slider (M-1) Mikahail (D-1) Lovergnat (T-2) et Forain (T-2)
Une nouvelle valse des arrêts au stands perturbera la hiérarche, davantage que les incidents ou les dépassements : Marco et JuanManuel s'arrêtent au tour 17 pour monter des pneus moyens, confirmant leur stratégie à deux arrêts. Whale s'arrête au tour 18 pour monter des pneus tendres, confirmant une stratégie singulière puisqu'il combine à la fois l'utilisation d'un seul train de pneus moyens et seulement deux arrêts ravitaillement.
Pagsa et Adrien s'arrêtent pour la dernière fois et montent des gommes tendres, ainsi que Forain. Toche s'arrête quant à lui au vingtième tour, après avoir usé son deuxième train de pneus moyens jusqu'à la corde, et monte des pneus tendres flambant neufs. Il ressortira du stand à la deuxième place, à quelques dixièmes devant Whale qui perd sa concentration et faute dans les « S » Porsche, et perd le contact au passage.
Un point sur la classement dans le 23eme tour, alors qu'on est dans le sprint final :
Pagsa (T-3) Toche (T-3) Whale (T-2) Adrien (T-3) JuanManuel (M-2) Forain (T-3) Slider (M-2) Lovergnat (T-4) et Mikahail (T-4)
Whale sort un peu dans les « s » Porsche et une roue dans l'herbe le fait sortir de la trajectoire : il passe Damon Hill à moitié dans le bac à sable et concède sa troisième place à Adrien, qui revient fort.
La fin de course verra Forain remonter joliment sur JuanManuel, récoltant les fruits d'une stratégie permettant un sprint final, avec un réservoir vide et un train de pneus tendres.
Déception pour Lovergnat et Mikahail, relégués à un tour de retard, et dont l'épreuve longue a été des plus laborieuses : pneumatiques récalcitrants pour ces deux nouveaux transfuges du groupe C, et stratégies rendues, de facto, caduques et hasardeuses.
Pagsa termine sur la plus haute marche du podium, confirmant qu'en plus d'être rapide, il sait être régulier au volant de sa NSX Raybrig. Les deux GTR du team YMS occupent les secondes et troisième marches du podium, au pied de laquelle échoue la Lexus Denso. Forain démontre, avec sa cinquième place, la validité de la stratégie à trois arrêts basée sur trois relais rapides, à l'inverse de JuanManuel, Marco et Slider qui, malgré peu d'erreurs, font les frais d'un choix stratégique visiblement moins efficace.

Merci à tous d'avoir suivi cette course, et rendez-vous très bientôt pour une cinquième manche de ce championnat Super GT palpitant. A suivre, avant de se quitter, des extraits d'interviews menés par votre serviteur auprès de deux pilotes Lexus, qui se sont illustrés dans ce groupe B.

J.-P. Solli : belle course sprint ! vous êtes actuellement suffisamment bien placé au général pour prétendre à une promotion en groupe A, et votre résultat sur cette manche tend à le confirmer. Qu'en pensez-vous ?

Whalenap : Heu... (embarrassé) Quand j'y pense, j'ai peur ! Mon coéquipier (Mariusbobet, NDLR) sur Denso est actuellement en groupe A et il a le sentiment de courir contre des extra-terrestres ! Je ne cite pas de noms, mais tout le monde voit bien à qui il fait allusion. Il suffit de regarder les classements...

J.-P.S. : Vous avez été malmené dans cette course, et les GTR du team YMS vous ont mené la vie dure. Comment vivez-vous la pression ?

Whale : J'adore la pression ! Je suis plus performant quand je vois mes adversaires en gros dans mon rétro. Ca m'évite les petites déconcentrations fréquentes auxquelles je cède quand je suis trop seul sur la piste (il évoque Suzuka et Fuji)

J.-P.S. : Que pensez-vous de votre voiture cette année ?

Whale : Les Lexus ont des performances en demi-teinte, comparées aux Honda ou aux Nissan, mais elles semblent compenser par une excellente stabilité. Je pense qu'en effet, la SC430 jouit d'un excellent équilibre.

J.-P.S. : Et la rumeur selon laquelle les pneus d'une SC430 tiennent plus longtemps que les pneus de n'importe quelle autre voiture du plateau ?

Whale : En pneus tendres, un relais à l'attaque sur Grand Valley ne durera pas plus de cinq tours, alors qu'un pilotage économique sur un rythme lent peut permettre de faire sept voire huit tours. Regardez la concurrence, je pense qu'ils sont tous sur les mêmes références.

J.-P.S. : Pour conclure, vous avez été plusieurs fois dans le top 5, mais jamais vous n'avez gagné, même en groupe C où vous avez amorcé la saison. Quelque chose à dire là-dessus ?

Whale : J'ai été surclassé pratiquement à chaque fois par mon coéquipier en groupe C, et ici en groupe B certains ne sont pas encore à leur place. Pagsa est extrêmement rapide et devrait, par exemple, être à sa place dès la manche 5...

J.-P.S. : A sa place en groupe A, à ce que je comprends.

Whale : … (sourire entendu)

J.-P.S. : Merci Whale pour votre temps.

Whale : Merci à vous !

La conférence de presse nous permet maintenant d'interviewer Marco, également pilote Lexus, mais pour le compte de l'écurie Tom's Petronas.

J.-P. Solli : Excellente performance, dans la course pit, Marco ! Cette course a prouvé que vous étiez capable de l'emporter dans ce groupe B. Pourtant votre parcours cette saison fait été de plusieurs contre-performances. Comment l'expliqueriez-vous ?

Marco-le-Tarmo : Cette victoire est la récompense du travail de toute l'équipe, nous avons eu l'opportunité de faire des essais ici, sur Grand Valley, la semaine précédant la course et nous avons validé nos réglages et fait de bonnes simulations de courses.
Le début de saison est bon si on regarde mes performances brutes. Mais j'ai parfois fait preuve d'optimisme dans certaines phases de pilotage, réduisant mes espoirs à néants.

J.-P. S. : La Lexus SC430, qui est votre voiture cette saison : que diriez-vous à son sujet ?

Marco : C'est une voiture très équilibrée et facile à conduire sur tous les circuits, si on prend soin de la régler.

J.-P. S. : Toujours au sujet de votre voiture, vous savez qu'on la prétend particulièrement économique en termes d'usure pneumatique. Qu'en pensez-vous ?

Marco : Effectivement on l'a vu sur les deux dernières courses la Lexus est un peu plus économe que d'autres véhicules. Mais il faut toujours faire des compromis entre perf' pure et endurance des pneus lors de la phase de réglage. Seuls les essais permettent de bien faire le tour de la question. Pour les autres Lexus, je n'ai pas particulièrement fait attention à leurs performances de ce point de vue.

J.-P. S . : Le calendrier Super GT cette saison prévoit des épreuves sur les circuits de Cap Ring, Nurburing, Spa Francorchamps et Fuji (version GT). Avez-vous des préférences parmi ces tracés ?

Marco : Comme tous les pilotes, j'affectionne Spa et le Nürburg qui sont supers du point de vue pilotage. Cap ring est exigeant également mais je n'y ai pas encore trouvé mes marques. Quant à Fuji GT, avec Suzuka ce sont des passages obligés pour le SuperGT, mais des deux je préfère Suzuka.

J.-P. S. : Déjà la mi-saison, et d'après vos résultats, vous ne serez ni promu en groupe A, ni relégué en groupe C. Lors du remaniement des groupes, au terme de la manche 6, avez-vous pour objectif d'être promu en groupe A ?

Marco : Ce n'est pas l'objectif de la saison. Le groupe B me correspond bien avec un niveau de pilotage homogène qui me permet de progresser. Je préfère batailler en milieu de peloton que fermer la marche d'un groupe encore hors-de-portée pour moi.
Chaque chose en son temps, je dirais. Mes perf récentes m'encouragent et j'espère progresser un peu plus sur les dernières courses.

J.-P. S. : Merci, Marco.